En 1988, l'ancien quartier industriel de Marrakech, situé Hay Azli, le long de la route d'Essaouira, est saturé. L'ERAC-Tensift entame dès lors l'aménagement d'une vaste zone industrielle au nord-ouest de la ville, à l'ouest de la RN7, au-delà de la voie ferrée. Le choix de ce site est dicté par sa situation géographique, loin des zones touristiques et environnementales. La présence d'un vaste terrain habous permet à l'ERAC d'acquérir le foncier à un prix modéré. De 1988 à 1990, l'établissement public aménage une zone de 175 hectares avec plus de 500 lots industriels, pour un investissement de 124 millions de dirhams1. La zone industrielle s'avère rapidement surdimensionnée pour une ville comme Marrakech dont l'économie est largement tertiarisée, dominée par le tourisme et l'artisanat. Pendant toute la décennie 1990, l'ERAC peine à vendre les lots. Peu regardante, la commission d'attribution finit par vendre une partie des lots à des acquéreurs non industriels, qui y bâtissent des immeubles ou spéculent. A partir du milieu des années 2000, le quartier connaît un second souffle. Sidi Ghanem est investi par des créateurs qui y établissent leur production et leurs showrooms, dans des secteurs comme l'ameublement et la décoration intérieure. Des stylistes y établissent leurs ateliers et des artistes leurs galeries d'art. Touristes et expatriés sont nombreux à venir y acheter des articles originaux, introuvables dans les souks.
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